Les “morts dont on se souvient” et "les vraiment morts".

Les tombes des morts dont on se souvenaient étaient entretenues et fleuries, alors que celles des vraiment morts étaient oubliées, sans la moindre fleur, infestées de mauvaises herbes, leurs pierres tombales de guingois et érodées.

Ces "vraiment morts" étaient des morts anciens dont plus aucun des villageois encore en vie n'avait le souvenir.
Une personne âgée- toute personne âgée- est la dernière dépositaire de l'image d'une quantité de gens.
Quand les anciens meurent, chacun d'eux emporte une multitude avec lui. 

Extrait du livre d'Irvin Yalom,"le jardin d'Épicure".
 




 

La mort nous pend au nez. Elle frappera : seule certitude.

Or l'homme se croit immortel. C'est sa grandeur, c'est sa faiblesse. Négligeant l'inéluctable, déniant

le fait que tout se joue dans un sursis, il ignore l'urgence de jouir, ne sait pas aimer, ne se sent

pas vivre et perd son temps à râler contre les nids-de-poule dans les rues de Paris.

Un jour, il est trop tard.

La mort le réclame.

Sylvain tesson.